1 / Infirmière installation en libéral : les conditions

On vous rappelle que pour vous installer en libéral, vous devez respecter et remplir certaines conditions. Elles sont obligatoires pour obtenir l’autorisation d’exercer en libéral. Il est entendu que :

– vous êtes titulaire d’un diplôme d’état d’infirmier

– vous êtes inscrit à l’Ordre des Infirmiers

– vous avez à votre actif une expérience professionnelle en tant qu’IDE en structure hospitalière ou institution :

– d’une durée de 18 mois sur les 6 dernières années si vous vous installez en tant que remplaçant

– d’une durée de 24 mois sur les 6 dernières années si vous vous installez comme titulaire

– d’une durée de 36 mois si vous n’avez pas travaillé depuis plus de 6 ans.

2 / Où vous installer en infirmier libéral ?

Réfléchir à votre zone d’intervention est primordial. Vous avez envie de travailler près de chez vous ou à l’inverse vous envisagez l’installation en infirmier libéral comme l’occasion de changer de région ? Faites attention, l’installation des infirmières libérales est sectorisée par zones. Selon la zone que vous visez, l’accès n’est pas le même. Les ARS (Agence Régionale de la Santé) ont mis au point un zonage selon la densité des IDEL sur le secteur. On arrive donc à une classification en 5 zones :

1 / Très sous-dotée

2 / Sous-dotée

3 / Intermédiaire

4 / Très dotée

5 / Surdotée

Dans les zones surdotées, (et elles sont assez nombreuses), vous pourrez vous installer en IDEL uniquement si vous succédez à un infirmier libéral sur le départ. Toute nouvelle arrivée vient pallier un départ. Pour cela, il vous faudra remplir un dossier à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) du lieu d’installation souhaitée. Même s’il existe quelques dérogations, s’installer en zone surdotée demande beaucoup d’anticipation. En revanche, vous vous en doutez, en zone très sous-dotée l’installation est facilitée. Vous pouvez avoir droit à des aides financières ou à des mesures spécifiques pour inciter à l’installation dans ces déserts médicaux. Dans les autres zones, il n’y a aucune restriction ou mesure spécifique, vous êtes libre de vous installer comme bon vous semble.

3 / Comment s’installer en libéral : quel statut choisir ?

Cette étape est, elle aussi, capitale. Prenez le temps de vous interroger sur votre pratique. Comment souhaitez-vous exercer ? Seul ou à plusieurs ? En entreprise individuelle ou en société ? De vos réponses va dépendre le statut à privilégier et qui sera en adéquation avec votre exercice quotidien. Retenez que vous avez le choix entre :

• L’entreprise individuelle (ou micro-entreprise)
• L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)
• La société civile professionnelle
• La société d’exercice libéral infirmier SEL (SELAS OU SELARL)

Pour en savoir plus sur le statut juridique à adopter, on vous renvoie vers notre article sur ce thème.

4 / Les organismes : vos « nouveaux amis » d’IDEL

Votre projet a mûri, vous êtes éligible à la libéralisation, place maintenant aux démarches administratives OBLIGATOIRES. Pas de panique, vous allez y arriver ! Avant de vous installer comme infirmière libérale vous devez :

• enregistrer votre diplôme auprès de l’ARS (Agence Régionale de la Santé) au cours du premier mois pour obtenir votre numéro RPPS (anciennement ADELI)
• vous conventionner à la CPAM afin d’exercer sous convention et d’obtenir votre Carte de Professionnel de Santé (CPS). Indispensable pour la télétransmission.
• vous affilier à la CARPIMKO (Caisse Autonomie de Retraite et de Prévoyance des Infirmiers). Ainsi vous cotisez pour votre retraite.
• vous inscrire à l’URSSAF en tant que professionnel de santé libéral et effectuer l’immatriculation de votre société auprès du Centre de formalités des entreprises (CFE) de l’URSSAF.
• vous assurer en souscrivant une assurance en responsabilité civile professionnelle (RCP). Essentielle en cas de problème au cours d’un soin. Sans oublier l’assurance pour votre cabinet et votre véhicule.

5 / Le local infirmier libéral : une obligation

Même si vous envisagez de faire beaucoup de visites à domicile, l’IDEL a pour obligation de disposer d’un local professionnel. C’est écrit noir sur blanc dans le code de la Santé Publique. Et ce cabinet doit répondre à des exigences très précises :

– disposer d’une salle d’attente suffisamment éloignée de la salle de soins pour respecter la confidentialité de ce qui se passe dans la salle de soins.

– disposer d’une salle de soins équipée du matériel nécessaire pour effectuer les soins en toute sécurité et assurer un confort normal.

– avoir un point d’eau et des toilettes accessibles aux patients à mobilité réduite

– être équipé d’une alarme anti-incendie et d’un extincteur.

6 / installation IDEL : le bon équipement pour bien travailler !

Cela semble évident mais il est bon de le rappeler ! Et ainsi vous pourrez anticiper les dépenses à envisager pour aménager votre cabinet. Il y a tout ce qui est nécessaire pour accueillir et prendre soin de vos patients, mais aussi l’équipement « technologique » et les abonnements qui en découlent : téléphone, ordinateur, logiciel de télétransmission, logiciel métier, imprimante, scanner, lecteur de carte vitale…

Sans oublier l’indispensable pour vos déplacements et visites à domicile. À vous de constituer votre « mallette de soins » idéale avec stylo, agenda, , caducée, ciseaux, tensiomètre (connecté ou non), thermomètre (connecté ou non )… Savez-vous qu’avec des outils connectés, la prime annuelle de la sécurité sociale est plus importante !

7 / Une voiture infirmier libéral : une nécessité

C’est l’alliée de votre quotidien en tant qu’IDEL et elle est souvent indispensable. Car oui une infirmière libérale se déplace le plus souvent aux domiciles de ses patients. À vous de choisir selon la zone de votre exercice le véhicule idéal pour votre pratique car il n’y a pas que la voiture. Scooter, vélo, voire trottinette… Tout est possible ! Et renseignez-vous bien, certaines marques proposent des remises financières avantageuses pour les infirmiers libéraux.

8 / L’infirmier libéral : un entrepreneur indépendant

Que vous travaillez seul ou en cabinet de groupe voire en cabinet pluridisciplinaire, vous êtes désormais un entrepreneur libéral. Cela va vous demander beaucoup d’autres compétences que celle de prendre soin et d’avoir une vision d’entrepreneur. Il va vous falloir penser en termes d’anticipation, d’organisation, de gestion, de communication et de comptabilité. Vous avez pour obligation de tenir votre comptabilité. Vous pouvez vous faire accompagner par des professionnels comme une organisation de gestion agréée, un expert-comptable…

9 / Une bonne organisation : la clé du succès !

L’autonomie liée à l’exercice libéral vous oblige à une organisation draconienne ! Organisation de vos tournées, respect d’un agenda précis, tenue rigoureuse des dossiers de soins infirmiers, prévision de vos congés en organisant la continuité des soins pour vos patients… Autonomie, indépendance, organisation et rigueur, doivent devenir vos meilleurs atouts !

10 / installation en libéral infirmier : vous faire connaître

Vous êtes prêt à démarrer, votre cabinet est tout beau et vous attendez vos premiers patients… Pour éviter de trop attendre, essayez d’anticiper et de communiquer pour annoncer l’ouverture de votre cabinet. On vous rappelle que toute publicité est interdite pour l’IDEL, mais il vous reste de nombreuses autres façons de faire savoir que vous vous êtes installé : plaque professionnelle, cartes de visite, présence sur les annuaires en ligne, site internet dans le respect de ce qui est autorisé… Sans oublier le bouche-à-oreille qui reste un canal de communication ultra-efficace. Et à vous les premiers patients !